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Selon le quotidien « Le nouveau courrier », le président ivoirien renversé a reçu aujourd'hui son mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale: L'information est confirmée par ses avocats. Il a reçu ce document de la main de la Chambre d'accusation d'un tribunal ivoirien, sur commission rogatoire de la CPI. Ce mandat d'arrêt date du 23 novembre dernier. 


Cette information a été aussi relayée pour M. Toussaint Alain, son conseiller en ces termes : « URGENT. Chers compatriotes ivoiriens, patriotes africains, l'heure est grave. Suite aux manigances de M. Ouattara, le Procureur Luis Moreno-Ocampo a délivré il y a quelques jours un mandat d'arrêt à l'encontre du Président Gbagbo. Le Gouvernement de M. Ouattara et des envoyés de la CPI sont actuellement à pied d'oeuvre à Korhogo pour tenter de faire exécuter ce mandat illégal pour transférer le président Gbagbo dans les prochaines heures à la CPI. Je vous appelle à la mobilisation afin d'empêcher, par tout moyen légal, la déportation du président Gbagbo à La Haye. Dignes filles, dignes fils de Côte d'Ivoire et d'Afrique, agissez pour sauver la paix en Côte d'Ivoire »

 Cependant, selon le quotidien « L’inter »

Le transfèrement du président ivoirien à la Cour Pénale Internationale (CPI) est loin d'être un acquis, si l'on s'en tient aux confidences de ses avocats. De sources proches de ses conseils juridiques, le président Laurent Gbagbo est déterminé à se battre envers et contre tout pour réclamer son droit constitutionnel à être jugé sur le sol ivoirien. Voici à ce propos ce que le président Gbagbo a confié récemment à ses avocats qui lui ont rendu visite dans sa résidence surveillée à Korhogo. «Le président de la République que je suis a des compte à rendre aux Ivoiriens qui m'ont élu en 2000. J'ai des comptes à rendre à mon peuple, et non à la communauté internationale et à leur justice. J'ai confiance en la justice ivoirienne. C'est elle qui doit me juger, et c'est à elle et elle seule de me condamner si je suis coupable, ou de m'acquitter si je suis déclaré innocent. Je veux que la vérité, quelle qu'elle soit, éclate en Côte d'Ivoire, dans mon pays, même si elle me dessert», a rapporté l'un de ses avocats. Selon le juriste, Laurent Gbagbo a fait le parallèle entre la situation en Libye et le cas ivoirien. «Si les Libyens ont écarté la Cour Pénale Internationale et ont décidé que Saïf El Islam (le fils de l'ex-Guide libyen Muammar Kadhafi, ndlr) soit jugé sur leur sol, pourquoi pas nous?», s'est interrogé le président.

 Sur la nécessité de le juger sur le territoire ivoirien, ses conseils juridiques ont adopté une ligne de défense nationaliste qui vante les qualités et les mérites de l'appareil judiciaire national. «La Côte d'Ivoire est un État qui a une magistrature solide. Les Ivoiriens ont confiance en leur justice et en leurs juges. Que les autorités mettent en place donc la Haute Cour de Justice, seule institution nationale devant laquelle est justiciable le président Laurent Gbagbo, et que le pouvoir laisse les magistrats travailler. Le président Laurent Gbagbo a assuré qu'il se soumettra à la décision des juges ivoiriens», mettent en avant les juristes du détenu le plus célèbre de Côte d'Ivoire. Pour l'un de ses avocats que nous avons joint hier au téléphone, la question que les Ivoiriens, et par-delà eux, les Africains et tous les défenseurs de la souveraineté des peuples devraient se poser, est la suivante: «Pourquoi M. Ouattara tient-il tant à transférer le président Gbagbo à la Cour Pénale Internationale?». Selon ce praticien du Droit, la réponse est simple. «Alassane Ouattara veut écarter le président Laurent Gbagbo du débat politique national. Il croit que si Gbagbo est transféré à la Cour Pénale Internationale, il pourra diriger la Côte d'Ivoire en roue libre. Or M. Ouattara fait une grave erreur d'appréciation, puisque le transfèrement de Gbagbo à la CPI va faire plus de mal que de bien à la Côte d'Ivoire», argue ce juriste. Selon la presse hexagonale, lors de son récent séjour à Bruxelles, le président Alassane Ouattara a rencontré «discrètement» à Paris, le Procureur de la Cour Pénale Internationale, le Magistrat argentin Luis Moreno- Ocampo pour discuter des modalités de transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye.

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Qu’est-ce qui s’est réellement passé en novembre 2004, dans la base militaire française, lors de l’opération Dignité de l’armée ivoirienne ? Qui a donné l’ordre de tirer ? Et pourquoi les pilotes biélorusses n’ont-ils pas été inquiétés par l’armée française, alors qu’ils avaient été arrêtés ? Sept ans après, un militaire français qui faisait partie des effectifs de la Licorne fait des révélations à couper le souffle. Pour l’instant, il ne révèle pas son identité. Mais il est prêt à témoigner devant la Commission d’enquête parlementaire sur la Côte d’Ivoire réclamée par les députés communistes et du Parti de gauche en France, si jamais elle était finalement créée. Ce qui ne serait envisageable qu’en cas de victoire d’alternance parlementaire en France durant l’année 2012, après la présidentielle qui vient. Mais Rémi (nom d’emprunt) est formel.

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Le 16 novembre 2011 par Notre voie - Ils en ont encore fait la démonstration ce 12 novembre 2011 dans les rues de Paris, après leur marche du 2 juillet

dernier. Toujours à l’initiative du CPAD (Comité de Pilotage des Activités de la Diaspora.), les Ivoiriens et leurs frères africains vivant en Europe n’ont pas voulu manquer cet autre rendez-vous important de la résistance. Ils ont accouru de la Belgique, de la Suisse, d’Angleterre, d’Hollande, d’Italie, de la Suède, d’Espagne et d’Allemagne. A travers une marche, qui les a conduits de la place de la République à la place de la Bastille, ils ont exprimé de vives protestations contre toutes les violations des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Ils ont exigé la libération sans condition du président Gbagbo et de tous les autres prisonniers politiques détenus. Add a comment

A monsieur BAN KI MOON, Secrétaire Général de l ONU

Objet : Demande de création d’une commission d’enquête internationale

Monsieur le Secrétaire Général

J’ai l’honneur de solliciter, au nom du Président Laurent GBAGBO, dont je suis le Représentant et le Porte-parole, la mise en place par l’Organisation des Nations Unies (ONU) d’une commission internationale d’enquête sur les évènements survenus en Côte d’Ivoire depuis septembre 2002, notamment les tueries présumées des femmes à Abobo, une commune de la ville d’Abidjan.

En effet, la crise postélectorale en Côte d’Ivoire reste marquée par la participation de l’ armée française et des forces supposées impartiales de l’ONUCI aux côtés des forces rebelles qui avaient lancé une offensive contre l’armée régulière de Côte d’Ivoire. L’abandon de la posture de neutralité des forces impartiales et l’intervention de l’armée française qui constituent en elles-mêmes des violations graves de la charte de l’ONU, trouveraient leur fondement dans la résolution 1975 du Conseil de sécurité. Cette résolution donnait mandat aux deux forces de détruire les armes lourdes dans la ville d’Abidjan à la suite de la mort présumée de personnes civiles notamment des femmes, dans la commune d’Abobo, pourtant contrôlée par plusieurs factions rebelles. Sans même qu’une enquête n’établisse l’identité des auteurs de ces tueries présumées, Les Forces de Défenses et de Sécurité (FDS), restées fideles au Gouvernement légal de la République de Côte d’Ivoire en ont été désignées coupables. La résidence officielle du Président Laurent Gbagbo a fait l’objet de bombardements intensifs par les hélicoptères de l’armée française alors qu’il s’y trouvait avec sa famille et certains de ses proches collaborateurs. Ces tueries présumées sont donc importantes puisqu’elles ont été déterminantes dans la prise de la résolution 1975 du conseil de sécurité sur laquelle une armée étrangère et les forces impartiales de l’ONU se sont abusivement appuyées pour attaquer un Etat souverain, membre de l’organisation planétaire.

Il est notoirement établi que c’est également sur la base de ces faits que les adversaires politiques du Président Laurent GBAGBO tentent de manipuler la justice internationale pour l’écarter définitivement de la vie politique dans son pays, malgré les risques d’explosion sociale que leur entreprise comporte.

Dans un double souci d’établir la vérité sur ces évènements et sur tous ceux qui se sont déroulés dans son pays depuis septembre 2002 et de renforcer la crédibilité de l’ONU dont l’image s’est dégradée dans la conscience d’une bonne partie de la population ivoirienne, Le Président Laurent GBAGBO vous demande de constituer une commission d’enquête internationale à l’effet d’établir la réalité des faits et d’en rechercher les auteurs et leurs complices.

Cette enquête est nécessaire pour la manifestation de la vérité qui mettra un terme à la justice entre «petits copains» qui se déploie actuellement en Cote d’Ivoire. A cette fin, le Président Laurent GBAGBO vient de saisir plusieurs organisations non gouvernementales ainsi que plusieurs fondations qui travaillent pour la promotion de la Justice internationale pour solliciter leur participation à ladite commission.

En portant sur les fonts baptismaux l’Organisation des Nations Unies, les pères fondateurs, par une inspiration divine entendaient donner au monde un instrument de promotion de la justice ouvert à tous les peuples, sans exclusive. Chaque membre de la communauté humaine de la planète a le devoir de participer à l’accomplissement de ce grand dessein. Pour cette raison, vous ne pouvez refuser d’entendre le cri de tous ces Ivoiriennes et Ivoiriens, mais également de ces nombreux Africains et tous ceux d’ailleurs qui exigent de savoir la réalité de ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire depuis septembre 2002.

Dans l’espoir que vous mesurerez suffisamment la portée de cette requête, je vous prie d’agréer monsieur le Secrétaire Général l’expression de ma haute considération.

Koné Katinan

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Ivoiriens, Ivoiriennes, peuples de CÔTE D’IVOIRE, très chers compatriotes, très chers habitants de la CÔTE D'IVOIRE.

Je voudrais, en ce jour solennel qui marque le 51ème anniversaire de l'Indépendance de notre pays, me joindre à chacun de vous pour rendre d'abord gloire à Dieu, notre Maître qui continue de manifester sa fidélité à noble pays, malgré les tribulations de ces derniers moments.

Ensuite, chaque anniversaire étant une occasion à la fois de faire le bilan et de dégager les perspectives, je voudrais me permette de partager avec vous quelques réflexions sur le sens profond de la journée de ce 7 août.

Cette réflexion est un exercice de prospection de nous-mêmes qui s'impose à chaque citoyen de ce pays, mais surtout aux dirigeants, et aux responsables politiques et administratifs qui ont la charge de conduire le destin de notre nation, surtout dans le contexte actuel de grands traumatismes causés à notre peuple, qui n'aspire qu'à vivre sa souveraineté en tant qu'acteur et sujet de l'humanité, et non pas comme simple objet ou simple spectateur de la construction de sa propre histoire.

L'Indépendance est une notion forte, qui renvoie à un mouvement de rupture. La rupture ici ne s'entend point d'un isolement ou d'un repli sur soi, position idéale des faibles, mais elle correspond plutôt à une métamorphose de la conscience, qui fait passer celui qui s'en prévaut, de la servitude à sa pleine responsabilisation dans le processus de construction de l'humanité.
 
Je continue de croire que notre monde tire sa liberté et son dynamisme de la liberté de chacune de ses composantes. Cette conviction est restée la boussole de toute mon action politique, elle ne m'a jamais quitté. C’est pourquoi, dans mes fonctions de Chef d'Etat et de Président de la République, je me suis efforcé malgré l'adversité, de donner corps à cette notion qui semblait devenir évasive et insaisissable pour nos compatriotes.

Je mesure mieux de ma position, les grandes souffrances, mais en même temps le grand mérite de tous ces hommes qui, à travers l'Histoire, ont combattu pour la Liberté et l'Indépendance de leur peuple. Je pense notamment à Martin LUTHER KING, dont l'engagement politique jusqu'à la mort a permis, plus de quarante ans après, l'élection de Barack OBAMA comme Président des ETATS-UNIS d'Amérique; à GHANDI, dont l' œuvre continue de nourrir l'âme de la grande INDE; au Général de GAULLE qui a refusé la fatalité de la défaite pour restaurer la grandeur perdue de la France; à Mao TSE TOUNG, qui a rompu les liens de la servitude au prix d'énormes sacrifices pour donner à la CHINE sa gloire d'aujourd'hui.

Je loue le courage de MANDELA, de Kwame NKRUMAH, de Patrice LUMUMBA et de tous les autres dignes combattants de l’Afrique, qui sont des exemples de don de soi pour la liberté et la fierté du peuple africain. Je salue plus particulièrement la mémoire de nos illustres pères qui ont combattu pour dessiner les contours de ce que nous appelons Indépendance. Leur mérite est tout à fait grand dans le contexte qui était le leur.

Mais nous devons avoir à l'esprit que leur combat serait vain si nous nous arrêtions à admirer seulement leurs acquis. Les symboles de l’Etat et les armoiries de la République nous rappellent chaque jour notre devoir et notre responsabilité devant notre propre destin. Chacun est appelé à leur donner un sens réel. C'est le combat permanent qui doit mobiliser toutes les énergies des filles et fils de notre pays.

En ce qui me concerne, je continue de refuser la position de la monture dans laquelle l'on veut absolument maintenir le peuple africain. En effet, je reste persuadé que dans le rapport dialectique du cavalier et de la monture, quelles que soient la qualité et la quantité du foin que le cavalier donne à la monture, la position de celui-là (le cavalier) reste largement confortable par rapport à la position de celle-ci (la monture).

Dans un monde de compétition, il est illusoire de croire qu'un peuple peut assurer le bonheur parfait d'un autre peuple; l'Histoire ne donne aucun exemple de ce type. C'est pourquoi, dès ma prise de fonction en tant que Chef d'Etat, j'ai inscrit mes engagements politiques, économiques et sociaux, dans le sens de l'affirmation de notre souveraineté, qui constitue à mes yeux le préalable à tout épanouissement.

Sur le plan politique, le respect de la Constitution, symbole du contrat social qui fonde notre Nation, est une exigence absolue qui ne peut s'accommoder de compromis possibles. Je reste persuadé que si nous tous, nous avions donné à notre Constitution le caractère sacré qui est le sien, la crise ivoirienne aurait connu un meilleur dénouement dans de plus brefs délais. La Constitution reste le gage de notre souveraineté nationale. Elle mérite une mobilisation sans faille autour d'elle.

Je voudrais à ce niveau de mes propos, rendre hommage à tous nos valeureux combattants de la liberté, dont certains ont perdu la vie pour la défense de notre Constitution. Je pense particulièrement à nos braves soldats des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), toutes unités confondues.

Depuis 2002, ils se sont opposés avec héroïsme, dans des conditions souvent très difficiles, à la vassalisation de notre peuple. À chaque fois qu'ils étaient proches de l'emporter, ils en ont été empêchés par la FRANCE. Ça a été le cas en novembre 2004 et en mars 2011, lorsqu'au prix de mille sacrifices, les FDS avaient pris le dessus sur l'ennemi dans la bataille décisive de la ville d'Abidjan. Elles n'ont donc pas perdu la guerre contre l'ennemi officiellement déclaré. Je leur réitère ma grande fierté et je leur demande donc de ne point cultiver un quelconque complexe d’une armée vaincue.

Je joins à ces hommages tous ces milliers de jeunes, de femmes et d'hommes, martyrs de notre jeune Histoire, qui au prix de leur vie, ont su matérialiser notre volonté d'assumer notre destin commun en tant que peuple libre, car souverain.

Je loue le courage et la bravoure du Premier Ministre, le Professeur Aké Gilbert-Marie N'GBO, Professeur émérite d'économie, par ailleurs Président de l'Université d'Abidjan-Cocody, et de l'ensemble des membres de son Gouvernement qui sont soit en prison, soit en exil, pour avoir choisi le camp de la liberté et de la dignité africaines.

J'associe à ces hommages également tous ces grands fonctionnaires de l'Etat qui ont tout perdu et qui vivent dans le dénuement total pour n'avoir rempli que leurs devoirs. Je garde une profonde pensée pour tous ces anonymes exilés, emprisonnés ou vivant dans la peur à cause de leur foi en la grandeur de notre pays et de l'Afrique. L'Histoire leur restituera leur gloire.

Je remercie également ces innombrables Africains vivant en Afrique et ailleurs qui portent chaque jour notre combat qui est surtout le leur, partout où le besoin se fait sentir. Je les rassure de toute mon amitié. Enfin, à tous ceux des autres peuples qui croient au destin de notre continent et qui se sont engagés à nos côtés, je leur témoigne ma profonde gratitude.

Je demande la libération de tous les prisonniers politiques, car il m'appartient à moi, et à moi seul, de rendre compte au peuple souverain de CÔTE D'IVOIRE du mandat qu'il a bien voulu me confier depuis octobre 2000.

Toujours sur le plan politique, le respect de nos Institutions me paraît être un autre aspect tout aussi important de l'exercice de notre souveraineté. C'est pourquoi nous avons négocié avec les Autorités françaises la rupture des Accords de défense qui nous liaient à l'ancienne puissance coloniale. La crise que connaît notre pays nous aura appris que dans ce monde à compétition ouverte du fait de la mondialisation, les conflits d'intérêts peuvent naître entre les nations, même les plus amies. Dans ces conditions, il vaut mieux se donner une marge de manœuvre dans l'exercice de son droit de défense.

Or, ces Accords de défense, dans leur rédaction ancienne, confiaient la défense de notre souveraineté nationale de façon exclusive et entière à une puissance étrangère. Ils limitaient notre liberté d'action. Dans la même logique, la fermeture de la base militaire française du 43ème BIMA est une exigence en adéquation avec la profonde aspiration de notre peuple. L'intervention militaire française violente dans la crise électorale ivoirienne me conforte dans mes choix. Le massacre de nos compatriotes, civils pour la plupart, et surtout jeunes, par l'armée française, nous amène à nous interroger sur le sens de l'Indépendance de notre peuple.

En l’espace de six ans (2004-2011), l'armée française a tiré et tué des citoyens ivoiriens qui ne revendiquaient rien d'autre que leur droit à la liberté. C'est le plus grand traumatisme de ma vie. Mais en même temps, ces deux massacres affermissent ma conviction que le combat pour la souveraineté demeure une question existentielle pour notre peuple. Je ne me lasserai jamais de le mener. Pour cette cause, aucune humiliation ne sera de trop pour moi. J'entends mener ce combat en faisant corps avec mon peuple, avec le concours de tous les combattants de la liberté du monde entier sur la terre de nos ancêtres.

Sur le plan économique, j'ai inscrit mon action dans la logique de l'affirmation de notre souveraineté. En effet, de 2001 à 2011, la CÔTE D'IVOIRE a vécu sur fonds propres en dépit de la division du territoire en deux. Nous avons pu assurer toutes nos obligations en tant qu'Etat à l'intérieur, et tous nos engagements à l'extérieur. Dans la même logique, malgré les difficultés dans la mise en œuvre de la réforme du secteur café-cacao, le transfert de sa gestion aux paysans témoigne également de notre volonté d'affranchir les bases de notre économie de toute aliénation.

Les notions de budget sécurisé et autres, loin d'être de simples diversions thématiques, traduisent ma pensée profonde selon laquelle nous devons compter d'abord sur nous-mêmes pour assurer notre développement. Et la CÔTE D'IVOIRE en a les moyens. Je rappelle que pour le seul exercice budgétaire 2010, malgré une fin d'année tumultueuse, les services des Impôts, des Douanes et du Trésor ont mobilisé plus de 2 200 milliards de nos francs.

Qu’il me soit permis de saluer ici, tous les fonctionnaires et agents de l’Etat de ces grandes administrations qui ont su traduire dans les faits dix ans durant notre volonté de souveraineté. Pour l'année 2011, ces services s'étaient engagés à mobiliser près de 2500 milliards de francs CFA. Malheureusement, le poids de la dette, notamment extérieure, limite la portée de nos performances. L'impact social n'a pas été la hauteur de cette performance du fait du poids de la dette.

C'est pourquoi, dès ma prise de fonction, j'ai élevé cette question au rang de priorité nationale. Le poids de la dette nous rend servile. Notre Indépendance passe aussi par notre affranchissement des chaînes de cette dette. C'est à juste raison que malgré les difficultés de tous ordres, nous avons continué de la rembourser.

Le point de décision de l’Initiative PPTE atteint en 2009, malgré la situation de crise, traduit la reconnaissance de nos efforts par la Communauté financière internationale. Nous devons tous avoir à l'esprit qu'aucun pays ne peut se développer avec l'effort exclusif des contribuables d'un autre pays. De même, un pays qui combat dans un autre pays, combat d'abord et avant tout pour les intérêts économiques de son peuple. C'est à la fois utopique et dangereux de croire et de soutenir le contraire. La CÔTE D'IVOIRE a les moyens de vivre sans endettement excessif, pourvu qu'elle ait la pleine et libre administration de ses richesses. Je reste convaincu que c’est l'une des raisons pour lesquelles nous sommes victimes des attaques que nous subissons.

Sur le plan social, notre détermination à préserver la souveraineté de notre peuple, a fait naître en chacun de nos concitoyens l'énergie nécessaire qui mobilise autour de la Nation. Malgré les anathèmes jetés sur notre jeunesse en galvaudant les grandes valeurs du patriotisme qu'elle incarne, nous avons enregistré des progrès sérieux sur la prise de conscience de notre destin commun. De ce point de vue, notre pays est devenu porteur d'une nouvelle espérance pour toute l'Afrique combattante. Toutes les grandes nations se nourrissent de leur patriotisme. La CÔTE D'IVOIRE qui ambitionne de devenir une grande nation ne peut rougir du sien.

Mes chers compatriotes, de mon lieu de détention, je continue de garder la foi en notre combat. Comme dans tous les combats, il y a des batailles perdues. Mais l'essentiel reste la finalité qui correspond à l'objectif du départ. Qu'une bataille perdue, ne nous détourne pas de notre objectif final qui est l'affirmation de notre existence en tant que communauté de destins libre et souveraine.

L'Indépendance que nous célébrons aujourd'hui exige de nous d'énormes sacrifices. Sur l'humus des corps de combattants tombés pour la liberté, germent toujours les grains de l'espérance des générations à venir. C'est la chaîne de solidarité des générations qui se perpétue jusqu'à la fin des temps. La génération qui se dérobe à ses devoirs de solidarité reste définitivement débitrice de celles qui la suivent, pour ne pas dire de l'humanité toute entière.

Les grandes puissances qui nous en imposent aujourd'hui sont passées par ces épreuves. Leurs générations actuelles jouissent des dividendes de luttes menées par leurs ancêtres. C'est une vieille loi de la nature à laquelle nous devons nous soumettre pour acquérir au bout du compte, notre pleine souveraineté. Demeurons toujours mobilisés et confiants. Car, jamais un peuple qui lutte pour acquérir sa liberté n’a été vaincu. C’est aussi une vérité historique.

Je n'ai jamais cessé de croire que le problème ivoirien doit se régler entre nous, Ivoiriens, avec l'appui sage de l'Afrique. Je continue de m'interroger donc, sur les motivations qui ont gouverné l'action des Autorités françaises, dans un conflit qui était en traitement au niveau africain. J'observe que la crise ivoirienne s'est fortement enlisée chaque fois que le Gouvernement français s'y est impliqué au-delà du raisonnable.

C'est pourquoi j'en appelle au débat politique inter-ivoirien sous l'égide des Africains. L'Afrique a toutes les compétences pour gérer ses propres contradictions. Elle doit s'assumer pleinement si elle veut cesser d'être le théâtre des expériences les plus inimaginables qui méprisent ses propres valeurs. C'est seulement à ce prix que nul n'osera encore contester sa contribution pourtant évidente, à la construction de l'Histoire de notre humanité.
Que Dieu vous bénisse, que Dieu bénisse la CÔTE D'IVOIRE.

Bonne fête de l'Indépendance à toutes et à tous !

Laurent GBAGBO

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