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De la Société des Nations (SDN) à l'Organisation des Nations Unies (ONU), les petits Etats pauvres de la planète ont toujours été à l'étroit quant aux prises de décisions majeures, même les concernant. Ce qui se passe depuis 5 ans en Côte d'Ivoire est bien symptomatique de cette vieille tradition onusienne qui, aujourd'hui, fait de plus en plus grincer les dents dans les rangs de petits poucets du monde.

 

 

 

 

 

 

1945. Le monde sort d'une seconde guerre meurtrière après celle de 1914-1918. Deux blocs se dessinent derrière les deux puissances qui conduisent le camp des vainqueurs de l'époque que sont les Etats-Unis et l'Urss. Ces deux blocs se partagent le monde: le bloc occidental et le bloc socialiste. Cette ère marque également la naissance de différents groupes d'intérêts avec notamment le partage de l'Afrique. Le continent est ainsi morcelé en petits Etats. Naturellement, la France pour ne citer qu'elle, est dans la course et s'octroie les Etats qu'elle a colonisés auparavant. Portée sur les fonts baptismaux en 1945, à San Francisco, l'organisation des Nations unies (ONU), née des cendres de la défunte société des Nations (SDN) officialisera l'inégalité entre les nations en les catégorisant. Au niveau du bloc occidental, elle accorde ainsi aux Etats-Unis, à la France, et à l'Angleterre, le droit du veto en faisant d'eux des membres permanents du Conseil de sécurité de l'Organisation mondiale. L'Urss, la Chine au titre du bloc socialiste, bénéficieront également des mêmes privilèges. Ce sont ces deux blocs qui s'affrontent depuis lors au Conseil de sécurité de l'ONU selon que les intérêts des uns et des autres sont en jeu. Quelquefois, ils sont bien obligés de s'entendre sur leurs désaccords pour frapper de sanctions les dirigeants des pays qui ne se plient pas en quatre devant l'un d'entre eux, tout en prenant le soin de s'assurer que l'infortuné n'a pas d'attaches particulières avec les autres membres du cercle. C'est la conséquence d'une sorte d'accord tacite passé entre les ''5 grands'', qui veut qu'un membre permanent ne soit pas mis en difficulté, ne soit pas humilié dans sa sphère d'influence. Ainsi donc, s'agissant de l'Afrique francophone, la France dicte ses lois fortes de son veto onusien.

 

Les raisons de l’activisme de la France

Et très souvent, elle parle au nom de ces Etats sous son influence. S'appuyant donc sur cet historique gentlemen agreement, Paris, a donc, de bonnes sources, approché ses pairs, détenteurs du droit du veto à l'effet de l'aider à reprendre la main dans le dossier ivoirien. Car, confie notre informateur, « la France, bien connue pour son chauvinisme, ne supporte pas qu'au sein de la communauté internationale, l'on ne parle plus que de l'accord de Ouagadougou au détriment des accords de Linas-Marcoussis, une fierté française, qui tend à disparaître des esprits ». D'où le corps à corps de la diplomatie française aux quatre autres membres permanents. Selon nos informations, Paris a ainsi demandé aux Etats-Unis de l'aider à ne pas perdre définitivement la Côte d'Ivoire. En contre partie, la France lui garantit son soutien dans le débat sur la présence américaine en Irak. Le pays de l'oncle Sam qui est à la recherche de soutiens pour tempérer l'ardeur d'une communauté internationale, de plus en plus regardante sur l'aventure irakienne des ''Yankees'', a tout de suite succombé à l'offre, entraînant avec lui l'Angleterre, son obligé. Quant aux Chinois et aux Russes, la France a expliqué que sur la question de l'embargo, il ne serait pas opportun de lever le pied maintenant pour la simple raison que «il y a encore deux armées en Côte d'Ivoire et que Guillaume Soro, en sa qualité de chef du gouvernement pourrait bien profiter d'une éventuelle mesure d'assouplissement du Conseil de sécurité pour réceptionner les armes et approvisionner son armée. Ce qui est une menace pour les investissements que vous prévoyez en Côte d'Ivoire ». Un argument massu qui a aussitôt dit-on, emballé les Chinois et les Russes. Ainsi donc, les 5 grands s'étant pratiquement mis d'accord sur la question ivoirienne, les autres membres du Conseil de sécurité, le jeu d'influence aidant, se sont alignés pour voter à l'unanimité la résolution 1782. Ayant ainsi repris des couleurs, la France, confient des sources diplomatiques, compte sur les lenteurs du processus de paix en Côte d'Ivoire pour redevenir l'ordonnateur général du dossier ivoirien à l'ONU, et revenir au premier plan dans la résolution de la crise ivoirienne. C'est connu, la France n'entend, pour rien au monde, lâcher la Côte d'Ivoire. Cela pour deux raisons au moins. Premièrement, politiquement ce serait un mauvais exemple en Afrique francophone où le mythe de l'ancien colonisateur est encore vivace et procure des avantages financiers colossaux.

 

Ce serait, assurent des sources, un drame pour l'Hexagone si les pays de son giron, venaient à être contaminés par l'effet ivoirien, et décider d'aller voir ailleurs. Deuxièmement, au plan économique, c'est aujourd'hui un secret de polichinelle que le trésor public, et par ricochet, l'économie française, va mal depuis le déclenchement de la crise en Côte d'Ivoire. A preuve, la Fonction publique de France a, récemment annoncé la suppression de plus de 20 000 postes pour l'année 2008. Aussi l'implantation progressive en terre ivoirienne de pays comme les Etats-Unis, la Chine et la Russie, avec l'acquisition de gros contrats dans des domaines hautement stratégiques tels que le pétrole, n'est pas de nature à favoriser le sommeil de la puissance colonisatrice, engagée en définitive, dans un combat de survie en Côte d'Ivoire. Comme elle l'a fait hier en Afrique avec notamment la Guinée de Ahmed Sékou Touré qui a payé cash le retentissant ''Non”, de 1958 à De Gaulle. En effet, la France, on s'en souvient, a maintenu en guise de représailles la Guinée dans le sous-sol du sous-développement. Le crime commis par le leader guinéen, s'être opposé à l'exploitation des énormes richesses de son pays par la France, la puissance colonisatrice.

 

Au Congo Kinshasa, Patrice Lumumba, qui n'était pas d'accord avec les pratiques de Paris, a été passé par les armes. La France s'est ensuite servie de Mobutu Sese Seko pour museler les Lumumbistes et autres nationalistes congolais. Après avoir pressé Mubutu comme du citron, elle lâchera ce dernier, usé par le pouvoir et rongé par la maladie, en 1997. Et cela au profit de la rébellion conduite par Joseph Désiré Kabila. Tout près de nous, Thomas Sankara est passé de vie à trépas parce qu'il nourrissait l'ambition de redonner au peuple burkinabé sa dignité bafouée en brisant le mythe de l'Occident. Car comme Laurent Gbagbo, le capitaine-président prônait déjà à l'époque, un partenariat ''gagnant-gagnant'' avec la France. En Afrique Centrale, on citera les cas de François N'Garta Tombalbaye au Tchad et Jean-Bedel Bokassa en Centrafrique que la France a utilisé avant de les vouer plus tard aux gémonies. Quant à Pascal Lissouba, il en a eu pour son compte, lui qui a eu l'outrecuidance de demander à la France de reverser au Congo-Brazzaville, seulement 5% des ressources tirées de l'exploitation du pétrole congolais.

 

Il a été balayé du pouvoir purement et simplement. Leçon, dans le carré français, il faut faire l'âne pour avoir le foin. Ceux des dirigeants qui gèrent mal leurs Etats et qui ont préféré être des «gouverneurs», qui prennent chaque matin, leurs instructions à Paris, sont ainsi les bons élèves de la ''grande France'' qui garantit à ses poulains, une longévité politique, même contre la volonté de leurs peuples. Sur la liste des ''fréquentables'', on cite pêle-mêle, Me Abdoulaye Wade du Sénégal, El Hadj Omar Bongo Ondimba du Gabon, Denis Sassou N'Guesso du Congo-Brazzaville et Blaise Compaoré, pour ne nommer que ceux-là. Soumis aux autorités françaises, ces chefs d'Etat se voient ainsi accorder des prêts de soudure pour couvrir leurs gestions chaotiques de la chose publique. Tous ceux qui n'entrent pas dans ''le contexte'' sont mis en joue par les autorités françaises. Il en va ainsi du Président Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire. L'homme est présenté comme un mauvais élève parce que prônant le développement de son pays et partant, celui de l'Afrique tout entière, là où la France se bat pour la maintenir dans l'ignorance, la misère et la dépendance totale à son égard. A Abidjan, l'autre victime des choix stratégiques de la France reste incontestablement Charles Blé Goudé qu'elle ne veut pas voir libre de tous ses mouvements. D'où toutes les tracasseries qu'elle multiplie à son endroit.

 

Pourquoi l'ONU maintient les sanctions contre Blé Goudé…

Pour les autorités françaises, les mauvais élèves doivent être punis. Et dans cette logique, Blé Goudé, le leader de la ligne de défense du régime d'Abidjan reste un ''élément dangereux''. Un réel poison pour l'influence française en Afrique. Il faut donc l'empêcher au maximum d'exporter sa science sur le continent de peur de créer un effet de contagion mais aussi et surtout de dévoiler en Occident, les laideurs françaises en Côte d'Ivoire. D'où la reconduction, à n'en plus finir, des sanctions individuelles de l'ONU contre le président de l'Alliance. Surtout que Paris n'a pas oublié que dans la foulée de la crise, Blé Goudé a été élu, il y a peu, secrétaire exécutif des mouvements de jeunesse panafricaine. Une corde supplémentaire pour ce pèlerin infatigable, au verbe contagieux et grand agitateur de foules. Une carte de visite qui effraie les autorités françaises. Pourtant l'Accord de Ouaga en son point 6-4 demande par le biais des ex-protagonistes, la levée de ces sanctions. Car les ex-belligérants se sont entre temps, réconciliés. Ils se parlent et se fréquentent. Mais la France a bien peur et maintient les sanctions sous le couvert du Conseil de l'ONU. Une décision jugée anachronique par rapport à l'évolution de la situation réelle sur le terrain, depuis la signature le 4 mars dernier de l'accord d’Ouaga. Au total, la France se démène comme un beau diable pour reprendre pied en Côte d'Ivoire. Pour imposer ses vues qui dans un passé récent, ont fait beaucoup de mal aux Ivoiriens. Il appartient donc aux signataires de l'accord de Ouaga, de jouer, serré pour ne pas offrir des failles que les Nations unies, actionnées par Paris, pourraient exploiter. Et cela au grand dam du peuple ivoirien.

 

Réalisée par

MaximeWANGUE avec Géraldine Diomandé

 

source : http://www.lematindabidjan.com/visual_viepol.php?num_viepol=37

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