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Par Thomas Péralte


Le Premier Janvier 2015 ramène le 211e anniversaire du triomphe irréversible de la Révolution haïtienne, le premier janvier 1804. Par cet acte, le père fondateur de la Nation haïtienne, Jean Jacques Dessalines flanqué de ses généraux et officiers de l’Armée indigène a porté au pinacle la dignité des Nègres. Réunis ce premier janvier 1804, ils proclamèrent l’Indépendance de la première République Nègre du monde. « Indépendance ou la mort. Nous avons osé être libres, osons l’être par nous-mêmes et pour nous-mêmes, » déclara-t-il. Ainsi, Haïti est devenu la terre de la Liberté et de la Dignité, la terre des Nègres libres pour toujours.


Dans l’acte de l’Indépendance, il demanda à chacun des généraux rassemblés de prononcer ce serment de : « renoncer à jamais à la France, de mourir plutôt que de vivre sous sa domination et de combattre jusqu’au dernier soupir pour l’Indépendance. »


Tenant compte de cette déclaration, au début des années 2000, l’ex-président Jean Bertrand Aristide a tout mis en œuvre pour célébrer grandiosement, de 2001 à 2004, trois bicentenaires dans l’histoire de ce grand peuple: le bicentenaire de la première Constitution de la nouvelle République, le 9 mai 2001; le bicentenaire de la mort du précurseur de l’Indépendance, Toussaint Louverture et enfin le bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti, le premier Janvier 2004. Toutes ces célébrations ont été sabotées par les forces réactionnaires de connivence avec celles de l’ancienne puissance coloniale.
Depuis lors, le processus de recolonisation du pays commence par l’occupation de la terre des Nègres avec les forces onusiennes. La présence de la MINSTAH en Haïti, au moment où Haïti se prépare à remémorer le centenaire de l’occupation américaine, le 28 juillet prochain constitue un accroc pour nos ancêtres qui nous ont légué cette patrie, libre de toutes les forces étrangères. Cette année encore, la classe dirigeante réactionnaire n’a aucune gêne pour commémorer l’anniversaire de l’Indépendance de la République sous la protection des forces étrangères, présentes aux Gonaïves. Tandis que le peuple haïtien réclame le départ de la MINUSTAH-cholera.


C’est dans ce contexte de résistance populaire que l’on a commémoré le 211e anniversaire d’Indépendance, ce premier janvier 2015, sur fond de manifestation anti-Martelly et anti-occupation. Ce jour-là, des milliers de personnes ont gagné les rues, une fois de plus, à Port-au-Prince pour réclamer le départ de l’occupant du Palais national, Michel Joseph Martelly et des forces militaires de la Minustah. En démarrant la manifestation devant l’Eglise de Saint-Jean Bosco, vers midi trente, des propos très hostiles ont été lancés à l’endroit de monsieur Michel Martelly, du président du Sénat, Dieuseul Simon Desras et du président contesté du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), Me. Anel Alexis Joseph, qui ont paraphé un accord dit tripartite pour essayer de sauver le pouvoir tètkale, rejeté d’un revers de la main par le peuple. « Accord Non, départ oui. A bas Martelly ! A bas Desras ! A bas Anel Alexis ! A bas Evans Paul ! Arrêtez Martelly ! Le père est un voleur, la mère est une voleuse, le fils est un kidnappeur ; c’est une famille de voleurs et de kidnappeurs qui a pris le Palais en otage.»


‘‘Lamothe est arrivé à se sauver avec plus 200 millions de dollars, Martelly doit aller tête droite au pénitencier national. Nous resterons dans les rues autant que Martelly reste au Palais  national. Oh! Oh! Oh! men ravèt yo, Martelly se kk, K-plim se vòlè chèz” Tels sont entre autres les différents slogans lancés à l’endroit des soi-disant dirigeants des 3 grands pouvoirs de l’Etat haïtien.


Les manifestants chantaient à haute voix : « Dechoukaj la poko fini anndan palè gen diktatè, kidnapè, bandi legal, vòlè, koriptè, dilè dwòg, machann peyi ladan l.. kidnapè ki nan palè a fò l ale, machann peyi a fò l ale, restavèk ki nan palè a fò l ale. »


L’appel à la révolution n’a cessé de résonner dans les rues de la capitale durant le passage de la manifestation populaire. « La révolution commence pour sauver la dignité du peuple haïtien, » lance un protestataire. L’un des membres de la commission de communication de l’Organisation politique Fanmi Lavalas, Dr. Louis Gérald Gilles eut à déclarer en cette occasion : « Quand l’injustice devient la règle, la mobilisation est un devoir. »


De Saint-Jean Bosco en passant par la Saline, Bel Air, Saint Martin, Delmas 4, Delmas 6, Carrefour Péan, Solino, Sans-Fil, Borgela, la manifestation s’est déroulée sans aucun incident. Arrivés dans les parages du Palais national, les agents de la PNH ont provoqué les manifestants,  les frappant à coups de bâton, tirant des balles et de bonbonnes de gaz lacrymogène à hauteur d’homme.


 
Les protestataires de leur côté ont érigé des barricades avec des pneus enflammés, des carcasses de voiture, des grosses pierres, des poubelles bloquant ainsi la circulation. Ce fut l’affrontement entre les manifestants chauffés à blanc et les agents de la PNH à bord de deux véhicules CIMO, immatriculés 1-608 et 1-618. Adrien Angelot, dirigeant de l’Organisation populaire « Anbake pou chanje » a été enlevé des mains des policiers par des manifestants en colère. Le bilan s’est soldé par une dizaine de blessés ; parmi eux, on a recensé entre autres: Jean Pierre Frantzy, secrétaire général de Grenah ; Germain Faby, militant Lavalas; Louinel Joseph, musicien, Josué Pierre Jean, commerçant au marché Salomon ; Garry Pierre-Louis, militant politique. Ce dernier a reçu plusieurs balles en caoutchouc au cou. Il a été transporté en toute urgence à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH), couramment appelé hôpital général. Il n’y avait personne à la salle d’urgence pour prodiguer des soins à la victime durant des heures. Informés de cette situation lamentable, des centaines de militants, qui étaient en train de maintenir une résistance solide face aux agressions des agents de la PNH, à la rue Nicolas, rue Oswald Durand, ruelle Alerte, ont été obligés de s’empresser à apporter leur solidarité à Garry Pierre-Louis à l’hôpital général.


Au sein du centre hospitalier, une nouvelle forme de manifestation a été déclenchée sous des cris : « A bas Martelly ! Martelly doit partir veut ou pas. Martelly représente le Choléra et l’Ebola pour le peuple haïtien. » Dans la même veine, un manifestant s’est déchainé: «  Nous sommes venus ici pour revendiquer des soins pour l’un des nôtres, victime des balles assassines de la Police rose. On nous a informés qu’il n’y a pas de toiles à gaz,  pas de gants, pas de lits. Il n’y a rien à l’hôpital général. Les patients meurent, faute de soins. C’est le cas d’un citoyen, Michel ainsi connu, qui est passé de vie à trépas, assis sur une chaise. Maintenant  nous assistons à l’effondrement total de l’Etat. Martelly doit partir. »


Parallèlement, les responsables des 3 pouvoirs de l’Etat et des représentants du corps diplomatique se sont rendus aux Gonaïves  pour assister à des cérémonies traditionnelles en la circonstance. Les rues retentissaient des cris des manifestants: « A bas Martelly ! A bas Evans Paul ! A bas Desras ! A bas Anel Alexis Joseph sur la Place d’armes des Gonaïves, au moment où monsieur Martelly s’apprêtait à parler pour ne rien dire. Une fois de plus, Haïti a raté une occasion pour faire savoir aux puissances étrangères, qui n’ont jamais digéré l’épopée de 1804, qu’elle veut à tout prix préserver et garantir la liberté sacrée des Nègres haïtiens.


C’est ainsi que la première République nègre vient de commémorer le 211e anniversaire de son indépendance. Cet anniversaire a été célébré sur fond d’une crise politique aiguë et de la présence des forces étrangères sur le territoire, depuis plus d’une décennie. Le pire, c’est que les soldats de la MINUSTAH étaient présents aux Gonaïves au moment de la célébration pour assurer la sécurité des valets de l’ancienne puissance coloniale. Depuis plus d’une décennie, la souveraineté d’Haïti est souillée par les bottes des occupants. On se demande à quand le recouvrement de sa souveraineté pour que les Haïtiens reprennent leur destin en main ?

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