Offcanvas Section

You can publish whatever you want in the Offcanvas Section. It can be any module or particle.

By default, the available module positions are offcanvas-a and offcanvas-b but you can add as many module positions as you want from the Layout Manager.

You can also add the hidden-phone module class suffix to your modules so they do not appear in the Offcanvas Section when the site is loaded on a mobile device.

Ce premier juin 2012 marquant la huitième année de débarquement de la Minustah en Haïti, diverses activités ont été organisées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays dans le cadre d’une mobilisation générale contre la présence des forces étrangères ...

Le vendredi premier Juin 2012, cela fait 8 ans depuis que les soldats des forces d’occupation des Nations Unies ont débarqué en Haïti sous le nom de « Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti, (MINUSTAH) », selon la résolution 1542 du Conseil de Sécurité, en date du 30 avril 2004 et en référence du chapitre VII de la Charte de ladite organisation. Le 9 Juillet 2004, le Premier ministre de facto d’alors, Gérard Latortue et le représentant des Nations Unies et responsable de la MINUSTAH, Adama Guindo ont signé l’accord définissant le statut de l’opération militaire des forces d’occupation de l’ONU en Haïti.

L’alinéa 3 de l’article 41 de la Charte de l’ONU est ainsi libellé : « L’accord ou les accords seront négociés aussitôt que possible sur l’initiative du Conseil de Sécurité et des membres de l’organisation, ou entre le Conseil de Sécurité et des groupes des membres de l’Organisation, et devront être ratifié par les Etats signataires selon leurs règles constitutionnelles respectives. »

Add a comment

Amelia Duarte de la Rosa

Personne ne sait réellement combien d’ONG se trouvent actuellement en Haïti. Il y a deux ans, le tremblement de terre a ouvert la brèche à l’aide humanitaire. Haïti – déjà connue comme le pays des ONG – était déjà le pré carré du capitalisme du désastre. Des centaines de ces organisations ont utilisé l’aide humanitaire et ses généreuses donations financières qui, on le sait maintenant, ne sont jamais parvenues complètement au peuple haïtien.            

Cependant, même s’il ne fait pas de doute que nombre de ces organisations ont joué un rôle important dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du logement car, soyons réalistes en temps d’urgence, toute aide est bienvenue, la catastrophe n’a fait qu’accroître la dépendance d’Haïti à l’aide internationale et, pire encore, elle a facilité la présence d’ONG qui ont trouvé dans le chaos ambiant le moyen d’augmenter les millions de leur propre caisses.          

La vague de solidarité qui a ébranlé le monde a été canalisée par ces organisations qui ont donné sur leur page web des numéros de téléphone et des comptes bancaires pour les transferts d’argent. Pour se faire une petite idée : on estime que les dons se sont élevés à 1,6 milliard de dollars et plus de 2 milliards pour la reconstruction d’Haïti ces dernières années.            

Le manque de coordination, l’absence de contrôle des fonds et la fragilité de l’État haïtien ont laissé le champ libre à une des plus fortes concentrations d’organisations humanitaires per capita de la planète. L’impact du néolibéralisme a transformé la charité en négoce rentable. Sous le couvert de la bienfaisance, les ONG se sont installées dans des maisons luxueuses, alors que presque tous les Haïtiens, souffrant les conséquences du séisme, s’étaient réfugiés dans des camps de fortune.             Omniprésentes sur tout le territoire, les ONG se sont renforcées et ont acquis de la notoriété. Cependant, au bout de deux ans, leurs frais exorbitants ne sont pas directement liés aux objectifs d’aide et d’assistance humanitaire. Quelle a été l’efficacité du travail des ONG ? On peut se poser la question. En effet, Haïti n’a reçu qu’1% de chaque dollar versé : les autres 99% sont allés dans les caisses de nombre de ces organisations.            

Selon un article de l’agence AP publié dans la presse locale, les États-Unis avaient destinés 379 millions de dollars à l’aide humanitaire : sur chaque dollar, 43 cents ont été distribués à des ONG ou à des organisations internationales comme Save the Children et le Programme alimentaire mondial. Par ailleurs, les principaux bénéficiaires de l’aide nord-américaine ont été les propres militaires étasuniens, envoyés au moment de la période d’urgence.            

Une étude du site Counterpunch révèle également que le Fonds Clinton-Bush a recueilli 54 millions de dollars depuis janvier 2010, dont il a utilisé 2 millions à la construction d’un hôtel d’un coût total de 29 millions de dollars. Un reportage publié le 12 janvier 2012 par la revue Courrier International, indique que les ONG étasuniennes ont collecté la majeure partie de l’argent versé pour l’aide à Haïti.            

Pour sa part, l’ONU a signalé que sur les 2,4 milliards de dollars de fonds destinés aux opérations humanitaires, plus de 30% sont retournés dans les pays donateurs pour assurer le salaire de leurs propres ressortissants engagés dans l’aide humanitaire sur place.            

Autant d’argent, sous prétexte de charité alors que seule une part infime est parvenue à ses véritable destinataires ! Finalement, on est en droit de se demander combien le gouvernement haïtien a reçu...            

Dans de récentes déclarations, le président Michel Martelly a dénoncé le fait que les ressources des ONG aient été utilisées à l’achat de véhicules et de maisons de luxe, alors que sur les 5,3 milliards promis à son gouvernement, seul 1,2 milliard a été transféré. Le chef d’État ne peut même pas préciser où ont été investis tous ces fonds gérés par les ONG qui devraient travailler à la reconstruction du pays le plus pauvre d’Amérique.          

L’actuelle administration a été catégorique. Elle estime que les fonds devraient lui être versés afin qu’ils soient gérés avec plus d’efficacité et, au cas où ils passeraient par les ONG, leurs représentants devraient se réunir avec les autorités locales afin de connaître les priorités des Haïtiens.            

Le véritable problème réside dans l’administration des fonds collectés par ces organisations. C’est une affaire très compliquée, mais rien n’est impossible. À plusieurs occasions, Michel Martelly a déclaré qu’Haïti ne voulait pas de cadeau. La lutte pour la souveraineté ne saurait se satisfaire d’une charité opportuniste.

Add a comment

Double anniversaire, celui du drapeau et de l’Université. C’est ce que représente le 18 Mai pour le peuple Haïtien.  Chaque année nous le voyons revenir et c’est avec la même ferveur que nous le célébrons.

            Nous vivons aujourd’hui des moments douloureux et nous aimerions donner à cette date historique du 18 Mai un sens nouveau et une portée nouvelle en nous adressant à la jeunesse Universitaire pour lui signaler la mission de l’Universitaire haïtien, le but de l’Université Haïtienne, sa signification au regard du drapeau et autant que son culte  sacré pour cette plus haute fonction de l’homme libre : la LIBERTE.

            S’il est un but suprême digne de tous nos efforts, digne de toute  la sollicitude de toute la jeunesse qui croit en sa Mission, c’est notre culture. Il est tout à fait inacceptable, après 1946 et 1986 de continuer à admette et à répéter que nos forces spirituelles surtout celles de l’intelligence et  celles de la personnalité humaine de l’haïtien soient des  forces d’emprunt avec une origine étrangère et par conséquent sous l’angle de l’intégration suffisante ni assimilation parfaite. Une culture étrangère, donc mercenaire, vestige d’un passé colonial sans attrait et qui n’avait d’haïtien que le nom, ressemblant à ces chaussures « pépé » (1) qui envahissent nos trottoirs  sur la route de Delmas, trop amples, que le pied quitte, prend, traîne et déforme, est un crime et une faute.

            Toute culture vraie doit être nationale d’abord, le fruit de longs et méthodiques efforts de l’Intellectuel, de l’Université affranchie du labeur du terrain haïtien. Vous êtes donc, Messieurs les Etudiants à cause de cette impérieuse mission qui est dans ce pays où tout ce qui n’est pas la jeunesse a tendance à dégénérer- dévolue à la jeunesse actuelle de notre Université, destinée à devenir, que dire à être le centre de la culture haïtienne, obligée de lutter pour une culture nouvelle et libre, laquelle dans ses données immuables doit- être afro-américaine et Latine.

            Aujourd’hui nous avons donc devant nous une lutte : libérer la culture haïtienne de toute emprise absolue, par conséquent exclusive, lui donner son équilibre psychologique et vital et la replacer sur son terrain d’élection qui est afro-américano-latin. Pour y parvenir il faut d’abord accéder à l’autonomie Universitaire réelle, grâce à laquelle l’Université sera libérée de toute influence politique militante pour  devenir un Patrimoine National large, le vrai centre indépendant de formation d’une âme essentiellement haïtienne, dégagée de toute servitude Politique, Economique, Intellectuelle et Culturelle, prête à assumer sa tâche historique, sa grandiose mission patriotique : celle de rallier toutes les forces spirituelles anticoloniales nettement hostiles aux servitudes du passé et au triste héritage de soumission et de domination de nos Intelligences et de nos Consciences .

            Nous plaçons donc devant vous un nouveau drapeau : l’Université autonome pour et par une culture affranchie et non partisane : telle est et doit être aujourd’hui, la position doctrinale de l’Université

            Vous hisserez désormais, Messieurs et dames les étudiants ; ce beau drapeau de l’Université que nous créons, par ce message, à côté de l’autre, drapeau que nos pères forgèrent à l’Arcahaie, ce Bicolore glorieux que nous célébrons aujourd’hui. Qu’unis dans les combats comme dans les triomphes, la gloire passée de l’Ainé galvanisant le courage du dernier venu, ces drapeaux puissent compléter la libération totale de l’Etudiant et de l’Homme en Haïti.

            Et pour qu’ils restent désormais étroitement élancés que dans leurs plis glorieux, ils abritent les mêmes résolutions de vaincre ou de mourir qui nous rendirent célèbres. Nous les plaçons tous les deux sous le même vocable : La Liberté !

Afin qu’ils restent tous les deux le signal de l’émancipation totale de l’haïtien contre toute colonisation étrangère, le signe de Ralliement de toutes les consciences sous une seule bannière glorieuse et immortelle, et que pour toujours ils indiquent nos Drapeaux au passant qui les interrogera avec émotion. Que désormais il y ait une nation distincte des autres nations, et une culture nationale autonome distincte des autres cultures, grâce à laquelle nous pouvons reprendre dans le monde la place altière que nos ancêtres nous ont léguée, la seule, Messieurs et dames les étudiants, qui soit digne de nous et de la gloire de notre passé, celle qui marquera la fin d’une longue lutte vers la liberté, la place des vainqueurs : la première.

 Jeunes de mon pays, l’avenir de la patrie dépend de vous. C’est vous qui demain serez appelés à assumer le gouvernement de ce pays. Vous devez vous unir et prendre conscience de votre mission historique. A l’occasion du dix-huit mai, le journal Haïti Liberté vous parle. Il vous lance un appel pour que vous commenciez à forger vous-mêmes votre avenir et vous préparer des lendemains meilleurs.

Add a comment

Tout haïtien qui réside à l’étranger, plus spécifiquement aux Etats-Unis, fait face aux nombreuses questions des curieux ou spécialistes sur Haïti concernant l’avènement de Michel Martelly au pouvoir. C’est douloureux de constater l’embarras avec lequel mes compatriotes tentent d’expliquer rationnellement, si ce n’est par la folie, ce phénomène incongru qui, malheureusement, se rencontre l’histoire des peuples. On se souvient du règne de Caligula de la Rome antique, d’Indira Amin dada en Ouganda... Tant bien que mal, en bon haïtien, chacun arrive à s’en sortir à partir d’explications, se fait beaucoup d’interrogations, parce que n’arrivant pas à s’en convaincre. Mon ancien professeur d’histoire américaine, un fervent défenseur d’Haïti, me somma au cours du mois d’Avril de l’année dernière de venir le voir pour des consultations au sujet du nouvel élu haïtien. Donc, Aucune question ne m’a été épargnée, une façon ami!

 cale de me mettre sur la sellette. 

        Comme je l’ai écrit incessamment, les Clinton (époux/épouse) sont les deux principaux faiseurs de roi en Haïti. D’après une source proche de l’ancienne candidate malheureuse à la dernière présidentielle, Myrlande Manigat, tout avait été conçu pour qu’elle accède au pouvoir. Ou du moins, jusqu'à l’arrivée du fameux émissaire du département d’Etat. Cet américain avait comme mission ultime de choisir le nouveau président d’Haïti. Après plusieurs interviews avec les deux candidats, il a jeté de façon inattendue son dévolu sur Michel ou Michael Martelly. Une seule approche a été considérée : le choix de qui peut mieux défendre les intérêts de l’Amérique au palais national d’Haïti. On peut s’étonner de la nature des intérêts américains en Haïti. Un pays appauvri par trois siècles de colonisation Européenne et très lourdement handicapé  par une dette française estimée aujourd’hui à 21 milliards de dollars américains. Les intérêts américains sont les mêmes partout, que le pays soit riche ou pauvre. Il n’y a pas de compassion. C’est la nature même de l’empire qui l’exige.

           En face de l’émissaire américain, Martelly s’est imposé comme le chantre garant de l’intérêt impérial en Haïti. En quelque sorte, il a offert plus qu’on lui avait demandé. La femme de Martelly, Sophie, allias « gwo soso », américaine de naissance, fut singulièrement agressive jusqu'à proférer des menaces à peine voilées sur ce qui pourrait arriver dans le pays au cas d’un choix contraire à celui de son mari.

         Quant à Madame Myrlande Manigat, toujours d’après la même source, elle a été trop intellectuelle probablement par déformation professionnelle. Ajouter à cela le lourd fardeau de son mari, Lesly Manigat. Celui-ci n’a jamais été bien vu par l’establishment américain. Les Dominicains de l’autre côté de la frontière ne la tolèrent pas non plus. D’ailleurs, le credo louverturien alarme les puissances impérialistes. La plus grande peur de l’international vis-à-vis de la candidate, c’est qu’elle puisse prendre des initiatives claniques dignes d’une rdnpiste (son parti politique, RDNP). L’émissaire décela une pointe de sentiment national dans son verbe rappelant étrangement celui de son mari, 22 ans auparavant, lorsqu’il tenta de se rapprocher de l’Europe.  Vu l’importance des grandes escroqueries à venir au profit de l’international, c'est-à-dire les pillages programmés des ressources naturelles nationales, il fallait éviter tout obstacle. On ne voulait pas prendre de chance avec une femme soumise qui pourrait se lancer dans des aventures nationalistes sous la dictée de son mari. Lui, qui se croit plus intelligent que tout le monde, il est en hibernation. C’était le récit d’un proche de Myrlande Manigat, il a vu voler en fumée son rêve d’homme d’Etat, en moins de 4 heures. 

           Voilà les raisons fondamentales qui expliquent le parachutage de Michel Martelly au pouvoir au détriment de Myrlande Manigat. Sous un angle analytique, tout nationaliste digne de ce nom n’aimerait jamais se trouver dans une position où, pour  arriver au pouvoir il lui faut être parachutée par une puissance étrangère. Les dernières révélations de la presse Dominicaine à propos des 250.000 dollars américains reçus d’un sénateur corrompu du parlement  de la république voisine viennent de saper mortellement sa crédibilité. J’avais écrit que Mme Manigat allait subir une défaite politique et personnelle, longtemps avant le premier tour des dernières élections. J’avais raison. Parfois, je me demande si ceux-là qui font de la politique active en Haïti ne se souviennent pas de l’histoire d’Anténor Firmin et de Rosalvo Bobo. Une trop courte mémoire conduit inéluctablement à l’abattoir de l’Histoire.

           Bill et Hillary veulent l’annihilation d’Haïti comme état souverain. Ils savaient pertinemment que la mentalité et les antécédents conflictuels de Michel Martelly allaient soulever de l’hostilité dans la classe politique et l’intelligentsia du pays. Ils connaissent le tempérament volcanique de l’homme de Pétion-Ville et son caractère psychologique instable. Ils sont au courant du passé marqué de prestations artistiques indécents et de l’usage abusif avoué de la cocaïne  de Martelly. Sans oublier les persistantes rumeurs quant à sa participation dans la distribution de la drogue dans le pays à travers son gang appelé « bandit légal ». Ils soutiennent en privé l’inaptitude de celui-ci à diriger le destin de 10 millions d’âmes à un moment où tout est versatile dans le pays. Mais ils le maintiennent au pouvoir coûte que coûte pour des gains géopolitiques impérialistes et personnels. Ils sont témoins de la culture de l’opposition systématique des élites face à leurs adversaires. Bill et Hillary ont piégé le peuple haïtien en lui imposant l’homme le plus décrié du pays à la présidence. Ils veulent être les seuls maîtres de la terre de Jean Jacques Dessalines.

           Un ami m’a confié que le département d’Etat a hissé Martelly au pouvoir  pour être à même de dire que « le peuple a le gouvernement qu’il faut ». Si cet adage est vrai, il ne s’adapte pas à Haïti. Le peuple n’a pas voté Martelly au pouvoir. 700.000 sur 4 millions de personnes en âge de voter l’ont choisi en 2011. L’Amérique l’a fait. C’est ce que Frantz Fanon et Jean Paul Sartre ont élégamment décrit dans les « damnés de la terre » et autres textes. Martelly est « un mensonge vivant ». Les Clinton considèrent l’haïtien « comme un peuple arrêté dans son évolution », de ce fait « incapable de diriger ses propres affaires ». Par exemple, incapable d’élire des dirigeants patriotes et compétents. Donc, le peuple à toujours besoin de « la présence permanente d’une direction », comme si « Haïti a commencé avec l’arrivée des Clinton ».

         Deux ans de cela, Bill Clinton demanda pardon au peuple haïtien pour avoir réduit à néant la production agricole nationale d’Haïti lors de ses deux mandats présidentiels. Comme si le pardon suffisait pour réparer la souffrance infligée au pays. Ensuite, il a placé au pouvoir le plus grand corrupteur, Michel Martelly, pour mieux ruiner le pays afin de demander de nouveau pardon au peuple haïtien. L’international est en train d’insulter l’intelligence de tout un peuple.

          Cette animosité américaine institutionnalisée à l’endroit des Haïtiens date de Thomas Jefferson, président des Etats-Unis de 1801 à 1809. En 1797, pendant que la guerre de libération nationale faisait rage en Haïti,  Thomas Jefferson a écrit, et je cite : « Si nous n’agissons pas, et ceci maintenant. Nous serons les assassins de nos propres enfants ». Il redoutait avec affolement une victoire des Indigènes en Haïti. Car, cela sonnerait le glas du système esclavagiste, raciste et colonialiste. Cette approche hante encore la politique américaine vis-à-vis d’Haïti. Le peuple haïtien est perçu comme un danger imminent à la domination impériale américaine.

           Jusqu’en 1820, Jefferson complota encore contre Haïti en proposant à l’administration d’alors d’expédier en Haïti tout enfant né de race noire. Ce que l’ancien président ignorait, c’est que tout homme ou femme qui foulait le sol haïtien, était déclaré libre depuis le 1er Janvier 1804. Sans tenir compte de la couleur de la peau, de la  nationalité ou même de l’origine sociale. Ce fut un humanisme verdoyant trempé dans un désintéressement fécond.

         La politique étrangère américaine est inspirée du jeffersonisme. C’est pourquoi le pays fut envahi en 1915, après que les Américains ont contribué à nos malheurs en boycottant Anténor Firmin afin de propulser Nord Alexis au pouvoir. Lui qui fut un grand admirateur de l’Amérique, et qui avait prédit depuis 1898, l’avènement d’un noir à la Maison blanche dans environ un siècle. Nous ne pouvons oublier le massacre de 1928 à Marchaterre, et les humiliations des militaires américains faites au peuple haïtien, après avoir emporté la réserve nationale d’or. En 2011, l’international a réédité cette triste histoire en parachutant Martelly au pouvoir.

        C’est sous l’occupation américaine de 1929, que ce tracé frontalier défavorable à Haïti mais bénéficiaire à la république Dominicaine fut achevé.  A la première conférence panaméricaine de 1826, les Etats-Unis exercèrent de fortes pressions sur les dirigeants latino-américains de l’époque pour refuser toute participation haïtienne. Eux, qui venaient d’accéder à l’indépendance grâce à l’aide financière, militaire et humaine d’Haïti. Conformément à la grandeur de l’épopée héroïque de 1804.

        Malgré tout, Haïti a été toujours un allié fidèle des Etats-Unis d’Amérique. A la lumière de l’histoire récente du début des années 40, soit 1941, Haïti fut le premier état de l’hémisphère à déclarer la guerre à l’empire Nippon et aux autres puissances de l’axe. Irrité par l’attaque des Japonais sur Pearl Harbor, le président Elie Lescot, dans l’esprit de notre grande tradition diplomatique que « le pays de Jean Jacques Dessalines doit être du côté des victimes », a ordonné aux forces publiques haïtiennes de procéder à l’arrestation de tout citoyen Allemand et Italien vivant dans le pays. Le 12 Décembre, des dizaines de ces sujets furent internés au Fort national. Les autorités haïtiennes de l’époque agissaient vigoureusement contre les bellicistes des puissances de l’axe  avant même que les américains leur déclarèrent la guerre, eux les premiers touchés.

          Il faut rappeler aussi le butin de guerre consenti par la république d’Haïti en soutien aux forces alliées. Cette contribution s’élève à plus d’un milliard de dollars américains, car la figue banane fut liquidée à moitié de son prix réel. Sans oublier les dommages causés aux terres arables du pays par la plantation de sisal pour confectionner des cordes a bon marché au service de l’armée américaine en guerre pour libérer l’Europe du fascisme. 

         Par contre, quand en 1897, la marine Allemande humilia Haïti au cours de l’affaire Luders en souillant le bicolore national sous la menace canonnière, les Américains brillèrent par leurs mépris. Le Kaiser finalement exigea de l’Etat haïtien 20.000 dollars pour dédommager un citoyen haïtien, né en Haïti, mais de père Allemand, du nom de Luders. L’Amérique n’eut dit mot. Et pourtant la doctrine de Monroe était déjà en plein effet dans l’hémisphère, dixit « l’Amérique aux américains ». L’Allemagne traversa l’Atlantique pour punir le peuple noir orphelin d’Haïti. La doctrine de Monroe ne saurait s’appliquer au profit de nègres, dont les pères sont encore en Afrique. Aujourd’hui, je vous le dis, en vérité l’Haïtien n’est fils de personne.

        C’est dans ce contexte de haine chronique que les relations entre les deux états ont évolué à travers les ans. Thomas Jefferson influence encore la politique américaine en Haïti. Des optimistes s’attendaient à un revirement diplomatique après la matérialisation de la prédiction de Firmin, avec un noir à la présidence. Ils se sont trompés de bonne foi. J’avais prédit dans « Barak Obama, ni Jésus Christ ni Fidel Castro », qu’il n’allait apporter aucun changement significatif  ni en Haïti ni dans le reste du monde. Car, la politique américaine s’insère dans une logique impériale, dont l’essence est d’étendre  l’autorité de l’empire sur les autres états.

         A la lumière de ces éléments, nous comprenons les causes profondes du parachutage de Michel Martelly au pouvoir, malgré lui. Sa mission secrète est de rendre la situation haïtienne encore plus chaotique pour que l’international justifie sa main mise totale sur les ressources minérales du pays. C’est une politique d’usure que l’international s’applique en Haïti. L’Irak et la Libye sont les victimes d’une longue série pour les mêmes raisons, ressources minières ou pétrolifères. Haïti est la prochaine victime, l’impérialisme a déjà commencé depuis des années avec sa politique de « désorganisation et réorganisation ». C’est-à-dire le démembrement de l’état d’Haïti.

       Michel Martelly est le dernier en date des pions de l’Oncle Sam pour complètement désorganiser Haïti et, d’après tous les indices, nous assistons au dernier acte du drame. Le sale matraquage psychologique contre Haïti a l’échelle mondiale est achevé, le pays est sur la liste des états parias malgré toute sa glorieuse histoire. La référence de liberté qui fut notre marque de fabrique est falsifiée et remplacée par l’ignorance, l’inculture et la misère. L’Etat d’Haïti est à genoux. Bill Clinton, « le nouveau proconsul d’Haïti », fait la loi. Enfin, « Haïti is open for sale » ! Haïti est à vendre !

 

 Joël Léon

Add a comment

Le 8 mars dernier a été un long camouflet a tout haïtien. L’incroyable s’était produit. Le président de la république, élu à 700000 voix sur 4 millions d’électeurs en 2011, décida de se flanquer de l’ambassadeur américain,Mr Kenneth Merten,  pour étaler ses passeports à la population au lieu de les acheminer à la commission sénatoriale chargée de vérifier sa nationalité.  A rappeler que, l’un des multiples rôles d’un ambassadeur américain a l’étranger est de : «  servir les américains avec professionnalisme, les plus hauts standards éthiques et une discrétion diplomatique ». Ce chapitre n’est jamais respecté, au contraire les diplomates des états riches accrédités en Haïti ironisent les institutions nationales et le peuple haïtien dans sa globalité, de ce fait érode la crédibilité des Etats-Unis. « La convention de Vienne sur les relations diplomatiques » est constamment foulée au pied ou tout simplement ignorée. L’ambassadeur des pays riches se croit tout permis.

Add a comment